En pleine tourmente judiciaire, Google pourrait être contraint de vendre son navigateur phare, Chrome, afin de rendre le marché de la publicité en ligne plus équitable. Le département de la Justice des États-Unis (D.O.J pour departement of justice) a officiellement soumis cette demande auprès du tribunal en charge du dossier. Son réquisitoire argue que Chrome, le navigateur le plus utilisé au monde, représente un « point d’accès clé » vers le moteur de recherche de Google, qui est en position dominante sur le secteur (65 % des internautes navigateurs dans le monde utilisent Google contre 50 % aux USA).
Le D.O.J ne s’arrêterait pas là. Envisageant toutes les solutions possibles pour garantir une concurrence équitable, il laisse également la porte ouverte à une éventuelle cession d’Android ! Si le juge accède à ses demandes, ce démantèlement ne sera pas un coup de marteau, mais un séisme dans l’univers numérique.
Source : l’excellent Money radar (la chaîne YouTube est top)
Cette annonce a provoqué une réaction immédiate de la part de Google, qui a dénoncé dans un billet de blog ce qu’il qualifie de « programme interventionniste radical ». Le géant américain affirme que de telles mesures nuiraient non seulement aux consommateurs américains, mais aussi au leadership technologique des États-Unis à l’échelle mondiale.
Selon l’expert en affaires antitrust, George Hay, il est peu probable que Google soit réellement forcé à se séparer de Chrome. Il penche plutôt pour une manœuvre stratégique du D.O.J qui pousserait Google à faire des concessions significatives (c’est une pratique habituelle des tribunaux US). La décision de la cour devrait être rendue à l’été 2025.
En attendant l’issue de cette affaire à retombées incalculables, les géants de la technologique mondiale retiennent leur souffle : cela créera un précédent et fera jurisprudence.
La bataille pour l’équilibre du marché de la publicité en ligne (à première vue) s’intensifie. Les conséquences potentielles sont de grande envergure pour Google et pour l’ensemble de l’écosystème numérique.
Suivez l’épisode 2 de la série Google VS DOJ