
DeepSeek contre Anthropic : Amodei militarise l’enjeu AI LLM !
Tous les acteurs majeurs de l’industrie AI se sont empressés de réagir personnellement et publiquement au Tsunami DeepSeek. Après une journée historiquement catastrophique pour le Nasdaq (Nvidia a enregistré la plus grande perte de l’histoire de la bourse en une journée : 589 milliards de dollars partis en fumée !), le mot d’ordre – initié par Trump himself – était d’assurer les investisseurs et d’apaiser les craintes. Toutefois, les réactions des CEO des GAFAM et autres mastodontes sont différentes.
Après nos billets DeepSeek vs ChatGPT et DeepSeek vs Meta, voici un duel Anthropic contre DeepSeek. Ce n’est pas un comparatif DeepSeek vs Claude ; il s’agit d’une lecture des propos du patron de Claude.ai à propos de DeepSeek.
DeepSeek contre Anthropic : au-delà de l’IA !
La position du patron de Claude
Dario Amodei, CEO d’Anthropic, se moque du succès de DeepSeek et demande à renforcer le blocus technologique contre la Chine : une guerre de puces aux enjeux militaires !
Alors que DeepSeek, le modèle d’IA chinois, fait parler de lui pour ses performances jugées supérieures à celles des modèles américains, Dario Amodei, le CEO d’Anthropic, reste imperturbable. Dans une série de déclarations que l’on peut qualifier de provocatrices, Amodei minimise les avancées chinoises et réaffirme la nécessité de maintenir, voire de renforcer, les restrictions technologiques contre la Chine. Pour lui, il ne s’agit pas seulement de compétition dans le domaine de l’IA générative, mais bien d’une bataille géopolitique et militaire où les puces haut de gamme sont l’arme ultime.
À contre-courant, il minimise même les innovations de DeepSeek :
Ils jouent avec des jouets d’hier
DeepSeek, un succès relatif selon Amodei
Dario Amodei ne mâche pas ses mots lorsqu’il évoque les performances de DeepSeek :
Leurs modèles sont comparables à ce que nous faisions il y a 7 à 10 mois. Ils utilisent un mélange de puces H100, H800 et H20, certaines obtenues avant l’interdiction ou via la contrebande. Mais avec seulement 50 000 unités, ils sont loin des millions nécessaires pour rivaliser sérieusement avec nous.
Pour le créateur de Claude, ces limitations matérielles empêchent DeepSeek d’atteindre le niveau des modèles américains actuels, comme Claude 3.5 Sonnet, développé par Anthropic : « Ils innovent dans la réduction des coûts et l’efficacité énergétique, c’est vrai, mais cela ne suffit pas. Ils jouent avec des jouets d’hier, alors que nous, nous construisons l’avenir ».
Sarcasme, analyse biaisée par la volonté de semer le doute.
MAPSenior
Le blocus technologique : la riposte idéale selon Amodei
Mais derrière ces déclarations moqueuses se cache une stratégie bien plus sérieuse. Amodei ne se contente pas de rabaisser les avancées chinoises ; il défend bec et ongles les restrictions américaines sur l’exportation de puces haut de gamme vers la Chine. Pour lui, ces mesures ne sont pas simplement destinées à protéger la suprématie technologique des États-Unis, mais aussi à empêcher la Chine d’acquérir une domination militaire grâce à l’IA.
Rien que ça !
Les contrôles à l’exportation ne visent pas à priver la Chine des bénéfices civils de l’IA. Ils visent à limiter leur capacité à développer une supériorité militaire. Si nous laissons la Chine accéder à des millions de puces, nous risquons de créer un monde bipolaire où les deux puissances auraient des capacités équivalentes en IA. Et cela, nous ne pouvons pas nous le permettre.
DeepSeek appartient-il au gouvernement chinois ? Pourquoi ont-ils opté pour un code Open Source si l'objectif est la suprématie militaire ?
Amodei va même plus loin en plaçant cet enjeu sur un plan militaire :
L’IA n’est pas qu’une question de chatbots ou de génération de texte. C’est une technologie qui peut transformer la guerre, la stratégie et la sécurité mondiale. Si la Chine parvient à combler son retard, elle pourrait consacrer davantage de ressources à des applications militaires et nous coiffer au poteau.
Nous sommes invités à oublier les innovations technologiques et le nouveau procédé inventé par DeepSeek pour un entraînement efficace, peu cher et sans puces haut de gamme. Ayons peur du dragon et non pas de la ‘petite’ baleine !

Un équilibre précaire : jusqu’où peut-on freiner la Chine ?
Malgré son assurance, Amodei reconnaît que la situation est fragile et demande à renforcer les mesures le blocus contre la Chine :
Les restrictions actuelles sont efficaces, mais elles ne sont pas parfaites. La Chine est ingénieuse et déterminée. Elle trouvera des moyens de contourner les contrôles, que ce soit par la contrebande ou en développant ses propres technologies.
Comme si c'était un crime !
Il appelle donc à renforcer les mesures existantes et à combler les failles du système :
Nous devons être vigilants. Si nous laissons la Chine acquérir massivement des puces interdites, nous perdrons notre avantage stratégique. Et cela, ce n’est pas une option.
Même Trump n’était pas aussi tranchant et hostile :
Un ton moqueur, mais pas que !
Si Amodei adopte un ton moqueur pour parler de DeepSeek, il ne sous-estime pas la menace chinoise :
Ils progressent, c’est indéniable. Mais ils sont encore loin de nous rattraper. Et tant que nous maintiendrons ces restrictions, ils resteront à la traîne.
En somme, pour Dario Amodei, la guerre des puces est bien plus qu’une compétition technologique. C’est une bataille pour la suprématie mondiale, où l’IA est à la fois l’arme et le champ de bataille. Et dans cette guerre, les États-Unis entendent bien garder leur avance, quitte à fermer le robinet des puces haut de gamme à la Chine. Reste à savoir jusqu’où cette stratégie pourra tenir face à la détermination et à l’ingéniosité chinoises.
N’en déplaise à Mister Amodei et confrères, le choix Open source de DeepSeek ouvre la voie à la démocratisation de la technologie IA. C’est l’avis des pays et des acteurs AI qui n’ont pas une capacité de financement infinie. Les avancées prendront un nouveau rythme. C’est ce que pensent également des concitoyens de Amodi :
Nous analysons en profondeur le fonctionnement de DeepSeek pour identifier les clés de son succès et améliorer nos propres modèles d’IA, notamment Llama.
Mark Zuckerberg
Le modèle R1 de DeepSeek est impressionnant… c’est vraiment stimulant d’avoir un nouveau concurrent.
Sam Altman, CEO OpenAI
Elon Musk ne questionne pas les performances technologiques de DeepSeek, mais doute de la rentabilité de son business model
Je doute des performances financières annoncées par DeepSeek.
Elon Musk